Le Paravent 1944

 

 

Je regardais le monde, avec mes yeux d’enfant, 

Pour moi c’était le temps des matins triomphants,

Je n’avais pas compris que la plupart des gens, 

Qui défilaient dehors étaient des assaillants, 

Des petits hommes verts, et je voulais m’enfuir,

Entendant les bottes, le grincement du cuir, 

Mais je voulais déjà, regarder aller voir, 

Moi le petit garçon qui faisait ses devoirs, 

Dans ma tête je rêvais, que nous étions libres, 

Pendant que des bombes, mortiers de tous calibres, 

Tombaient sur le hameau, mais je ne savais pas, 

Que ces bougres étaient fous, et qu’ils marchaient au pas,

Je regardais maman pétrissant la farine,

Essayant de nous faire une maigre cuisine,

Ce qui m’intéressait c’était son doux visage, 

Je n’appris bien plus tard que c’était des sauvages,

Je garde la mémoire et je porte en mon cœur, 

Ces moments merveilleux, c’était bien le bonheur!

Je regardais ces gens derrière un paravent, 

Ne voyant plus qu’elle, d’un regard bienveillant.

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