La Chapelle

Je connais une chapelle,
Enfouie au fond des bois,
Son choeur ouvert au ciel,
Et son toit de guingois,
Abritent un bouleau grêle,
Ami des hirondelles,

Cette petite chapelle,
N’a ni croix ni clocher,
L’arbre lui sert d’autel,
Ici l’on vient chercher,
Le silence de l’ombre,
Parmi tous ces décombres,

Je connais une chapelle,
Enfouie au fond des bois,
Ne lui restent fidèle,
Que les biches aux abois,
Qui s’en vont une à une,
Boire l’eau les soirs de lune,

Parfois une voix m’appelle,
Pour conjurer le sort,
Je pense à ma chapelle,
Qui fut mon réconfort,
Quand sonnait l’olifant,
Lorsque j’étais enfant,

J’y venais avec elle,
Frissonner sous les lierres
À l’azur de son ciel,
Assis sur une pierre,
On se parlait d’amour,
Jusqu’à la fin du jour,

Je sais une chapelle,
Enfouie au fond des bois,
Qui souvent me rappelle,
Les beaux jours d’autrefois,
Son choeur ouvert au ciel,
Abrite un bouleau grêle ;

Elle n’a pas de clocher,
L’arbre lui sert d’autel,
Si tu viens t’y cacher,
A l’azur de son ciel,
Elle sera étranger,
Ta cabane du berger.

D’après « Ballades Françaises » de Paul Fort

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